Finishin' In The Water Again? || Lolita.

Découvrez McFly!

On est samedi, il est pas loin de minuit et pour une fois, je ne suis pas en train de boire avec des amis. La journée a été sympa. Je l'ai passée avec quelques amis en train de faire du shopping sur Picadilly. Comme à notre habitude, on s'est fait remarquer, mais ce n'est pas important. Ce soir, je me sens comme... Nostalgique. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive en ce moment, mais je n'arrête pas de repenser à ma vie d'avant. Quand mes parents étaient encore mariés et qu'on était tous à peu près heureux. C'est un grand mot quand même. Mais c'est vrai, je ne me soucias de rien il y a quelques années. Maintenant faut que je paye mon loyer et je dois jongler entre mon boulot de serveur et les répétitions avec le groupe. C'est un peu dur, mais je fini par m'en sortir. Alors dès que j'ai un moment, je sors me changer les idées. En buvant, en dansant. Tout ce qui me passe par la tête, je le fais. Enfin, je me mets dans limites quand même. Mais il y a aussi des soirs comme celui-ci où je suis bon à rien, sinon à me morfondre. Dans ce genre de situation, je ne suis pas très facile à vivre. C'est peut être pour ça que j'ai pas encore de colocataire à l'heure qu'il est. Je ne me sens pas seul, non, j'en ai besoin. Mais pas tout le temps. D'autres fois, je dois être accompagné. Si je ne le suis pas, je trouve quelqu'un d'autre. Peu importe que je le connaisse ou non.

Je suis assis, là, sur le bord d'une des grandes fontaines du parc, avec un jean baggy bleu, un t-shirt blanc et une veste à capuche noire. Rien de plus simple et de moins voyant. Tant mieux, ce soir, je n'ai pas trop envi d'être vu. je déplie mon bras pour l'étirer un peu. La répétition de ce matin avait été longue et une crampe s'était logée dans mon bras droit. Ma main touche l'eau qui remue tout doucement. Elle est fraîche. Mais beaucoup plus qu'à Sydney. En même temps, l'Angleterre et l'Australie sont loin d'être dans le même hémisphère et donc, de posséder le même climat. Mais ce n'est pas ça le plus dérangeant. C'est qu'il y avait une fille le soir où je suis tombé à l'eau. Et elle n'est pas là aujourd'hui. Pourtant, cette soirée ressemble parfaitement à la première. Je sors mon téléphone et parcours mon répertoire jusqu'à trouver son numéro.

Citation :: "Hey ma Petite Sirène!
Tu vas bien? Ça fait longtemps qu'on a pas papoté tous les deux...
Quoi de beau de ton côté?"

Et voilà. Je m'étais trouvé une occupation. Elle me répondrait surement dans la minute qui suit. Je ne connais pas son prénom, mais je l'ai appelée "ma Petite Sirène" depuis le soir où nous avons tous les deux fini dans l'eau du lac du parc de Sydney. Parfois, elle me manque. Elle n'était pas comme mes autres amies. Elle était plus... Attentionnée peut être. Ou plus amusante. Je ne sais pas. C'est loin derrière moi cette histoire...

Citation :: « Mon Australien préféré!
Ca me fait plaisir de recevoir un message de toi si tu savais!
Je vais plutôt pas mal.. Oh bah rien de spéciale, j’ai déménagé de NYC pour une ville que je ne connais pas… Je me sens plutôt mal, j’ai peur. Enfin bon, j’espère te revoir très bientôt en tout cas!
Bisous »

« Bonsoir, pardon de vous dérangez mais avez-vous l’heure? »

Alors que je m’amusais comme je le pouvais avec mon portable, dans l’attente d’une réponse, j’entendis au loin des bruits de pas. Mon regard se tourna vers l’horloge animée de mon téléphone. Apparemment je ne suis pas le seul à avoir du mal à trouver le sommeil. Je relève doucement la tête pour voir une jeune fille faire une pause dans son jogging afin d’écrire un message. J’attendais patiemment la réponse de ma Sirène quand mon portable vibra bruyamment. La jeune joggeuse rangea son téléphone alors que j’ouvrais le mien pour lire ce que mon amie m’avait envoyé. Elle va plutôt bien, mais quelque chose me dit que sa vie ne doit pas être toute rose là où elle se trouve. J’ai aussi connu les ennuis du déménagement, quand j’étais plus jeune. Moi qui me disais qu’en étant plus vieux, ce genre de choses devaient se faire plus facilement, visiblement je me trompais. Je décidais de lui répondre un peu plus tard. Mon attention se reporta sur la jeune femme qui se dirigeait à présent vers la fontaine où j’étais assis. Lorsque la demoiselle passa devant moi, j’entendis un léger bruit, me signalant que son téléphone devait être à plat. Elle s’arrêta pas loin de moi et me demanda l’heure. Rapidement, j’ouvre mon portable et lui réponds aimablement.

« Mmmh… Il est 23h45. »

Je ponctuais ma phrase d’un sourire un peu fatigué, mais poli. Je la regardais, pas fixement, mais juste à la dérobée et son visage me rappelait étrangement quelqu’un. Je ne savais pas quel prénom mettre dessus, tout simplement parce que je ne le connaissais pas. Cette scène ressemblait en tout point à celle où j’avais vu ma jolie sirène pour la première fois. A part qu’il ne s’agit pas de la même ville, ni du même climat. Je frissonnait légèrement sous l’effet d’une petite brise et regardait à nouveau la jeune femme. Une question me brûlait les lèvres mais je ne pensais pas qu’elle était vraiment bienvenue à ce moment même. Elle risquait de me prendre pour un gros dragueur et s’enfuir en courant. Car il est vrai que j’ai plutôt changé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus. Et puis, elle lui ressemblait, mais je n’était pas sure qu’il s’agissait bel et bien de cette ado rebelle qui avait fait le mur histoire de rendre son séjour plus palpitant.

« Vous faites souvent votre jogging à cette heure-ci ? Je vous demande ça parce que, habituellement, les gens le font le matin… »

C’était nul comme technique d’abordage. J’ai été dans une meilleure forme que celle-ci, mais là, la ressemblance était si frappante que je ne pouvais m’empêcher d’engager une conversation, si idiote soit-elle. Dans son dernier message que je venais de recevoir, elle me disait qu’elle avait déménagé de New York. Alors pourquoi ne serait-elle pas venu ici, à Londres ? C’est une possibilité après tout. Je n’ai pas encore visité New York, mais il me semble qu’il y a de quoi être dépaysé entre la ville et américaine et la capitale britannique.

- Merci beaucoup.

- Et vous que faites vous ici à cette heure là? Disons que j’aime bien courir la nuit, ça m’aide à décompresser… Je suis un peu énervée en ce moment. Et puis vous savez à New York les gens font ça, peut-être que vous les anglais n’avaient pas cette habitude.

- Mais, vous n’êtes pas non plus d’ici, je me trompe?

Elle me remercia d’un chaleureux sourire et s’apprêtait à repartir de plus belle lorsqu’elle se ravisa et répondit à ma question. En y réfléchissant, j’avais un peu exagéré. Et pour tout avouer, ce n’est pas dans mes habitudes de poser des questions indiscrètes aux jeunes filles que je croisent le soir dans Odeon Covent Garden, si peu nombreuses soient-elles. Visiblement, la nuit l’aidait à se déstresser. Tant mieux pour elle. Ce n’est pas donné à tout le monde de réussir à trouver un anti-stress qui n’agace pas tout le monde. C’est étrange. Elle parle de New York, comme si elle en venait. Cela commençait à faire vraiment beaucoup de coïncidences. Je me souviens rapidement qu’elle m’a demandé elle aussi ce que je pouvais bien faire ici.

« A vrai dire… La même chose que vous. Sauf que personnellement, je n’éprouve pas le besoin de courir pour réussir à décompresser. »

Je mis alors en évidence mon lecteur MP3 que j’avais dans ma main. La musique. Elle adoucit les mœurs, et pas que. Elle m’aidait à vivre depuis que j’étais arrivé à Londres et elle m’avait même aidé. Aidé, en m’ouvrant quelques portes que je n’aurais jamais pesé pouvoir ouvrir un jour. Mon « secret » fut vite mis à jour par la demoiselle. Elle me demanda d’où je venais, car d’après elle, il y avait quelque chose qui faisait que je n’étais pas un anglais pur souche.

« Ah. J’suis démasqué. En faite, je suis originaire d’Australie. Sydney plus précisément. Et je suppose que vous êtes ici depuis moins longtemps que moi non ? »

Je me basais sur des faits, cette fois ci. Elle-même venait de dire qu’elle n’était pas encore habituée aux coutumes anglaises lorsqu’elle parlait de son jogging. Mais, si il s’avérait vrai qu’elle venait tout juste d’arriver à Londres, cela ferait beaucoup de choses en communs avec ce que vivait ma Petite Sirène à l’heure qu’il est. Plus je la regardais et plus je lui trouvais des airs de ressemblance avec la jeune fille qui était passée par dessus un mur et que je n’avais pas revu depuis. Une question me taraudait et je me devais d’en avoir le cœur net. Tant pis si elle me prenait pour un fou, il faut que je tente cette chance, si non je vais m’en vouloir pour le reste de mes jours.

« Dites… Ca va vous paraître stupide, mais… Quand vous étiez plus jeune, autour de vos 15-16 ans… Ne seriez-vous pas venu à Sydney en camp de vacances ? »

Et voilà. Question posée. Je n’avais plus qu’à attendre qu’elle daigne me répondre. Ou qu’elle me gifle. Ou encore qu’elle s’en aille en courant pour terminer son jogging avant qu’elle ne doive partir travailler le lendemain matin.

- Vous supposez bien! Je viens de New York, et je suis arrivée y’a peu de temps… Mais je ne compte pas rester ici très longtemps, je rêve de retourner là bas…

- Bah dis donc, je dois dire que celle là on me l’avait jamais faite…

- J’aurais jamais cru te retrouver ici, c’est fou! Tu aurais dut voir ta tête y’a deux minutes, c’était trop marrant!